Le pavillon des fous

Pégase

by Thomas Fersen

on Le pavillon des fous (2005), Gratte-moi la puce (Best of de poche) (2007)

Je voletais dans les ténèbres
A l'allure d'un convoi funèbre,
Je goûtais l'air de la nuit,
Je ramais sans faire de bruit
Dans l'épaisseur du silence,
Lorsque je fus ébloui
Par une chaude incandescence
Qui émanait d'un beau fruit.

Ma mère m'avait prévenu :
"Méfie-toi des ampoules nues,
Ne t'approche pas de ces globes
Qui mettront l'feu à ta robe.
Les papillons insomniaques
Y trouvent un aphrodisiaque,
La mort est au rendez-vous,
Au mieux tu deviendras fou."

"Ne va pas te consumer
Pour une de ces allumées."
Ma mère m'avait dit : "Pégase,
L'amour, ça n'est que du gaz.
Tu es un être nocturne,
Adorateur de la lune
Et des éclairages pâles
Que prodiguent les étoiles."

Mais en voyant cette blanche
Et le dessin de ses hanches
Dans une auréole blonde,
J'ai fait mes adieux au monde,
A la lune vagabonde,
Belle comme une femme amoureuse,
A ma raison qui me gronde :
"C'est ta tombe que tu creuses".

Je voletais dans les ténèbres
A l'allure d'un convoi funèbre,
Je goûtais l'air de la nuit,
Je ramais sans faire de bruit
Dans l'épaisseur du silence,
J'ai vu ma vie défiler
Jusqu'au jour de ma naissance
Lorsque l'ampoule a grillé

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